Cicéron et la place de l'art
Y a-t-il un art romain? La question a un sens dès l'Antiquité et singulièrement à partir du II e siècle avant Jésus Christ au moment où les légions romaines pénètrent en Grèce et dans les royaumes hellénistiques d'Asie mineure. Dans la ville de Rome, l'art grec est considéré avec mépris par la veille aristocratie romaine conservatrice, d'autant plus qu'il rencontre parfois la faveur de la plèbe. On peut dire qu'à partir du Ier siècle avant J.C, l'art grec est bien reçu par les classes dirigeantes de la société. L'art romain va garder un contenu politique au sens où il exprime, à cette époque, les idéaux et les références de la nobilitas. Le cas de Cicéron est typique de l'ambiguïté de l'attitude romaine face à l'art grec; A partir de De Oratore, il considère de la même façon que pour la rhétorique, c'est l'assimilation de l'art grec dans l'art romain.
Ce texte parle de l'accusation de Verrès pour le pillage d'œuvres d'art grec en tant que gouverneur. Il est ainsi intéressant de s'interroger sur la perception de l'art à Rome et notamment de l'art grec qui reste très ambiguë.
I-Commentaire du texte: l'accusation de Verrès pour le pillage d'œuvres d'art grecques:
Verrès a été désigné gouverneur de Sicile en 73 avant J.C. Lorqu'il était gouverneur en Sicile, Verrès s'était emparé de statues et de peintures de Chios, Heritres, Halicarnasse, Ténédos, Aspendos, Pergé et Samos. Il a aussi fait enlever des statues de Dèlos, mais celles-ci sont ensuite tombée en mer suite au naufrage du bateau qui les transportaient à Rome. Nous sommes donc là dans une affaire pillage d’un territoire conquis, quelque chose qui a tendance à se généraliser au fur et à mesure des conquêtes romaines. Il est légitime pour le conquérant de piller les territoires conquis, surtout si en rentrant il offre à la cité des monuments, comme Pompée le fera avec son théâtre. En revanche, il est beaucoup moins bien vu pour un simple gouverneur (comme Verres) de piller un territoire afin