2OO9 /2010 MASTER 1 IMAGE cinéma nordique, avec référence obligée à Dreyer et à Bergman (_Fanny et Alexandre_) « Ce qui m’intéressait surtout, déclara Vinterberg, c’était d’établir un lien entre la montée du fascisme dans un pays et la pression du mensonge structurant tous les membres de cette famille. » C’est donc la piste « politique » qui semble la plus féconde pour rendre compte de Festen, film de critique sociale et analyse lucide du fascisme ordinaire. il s’inscrit dans une filiation plus inattendue : sur le plan thématique, celle de Visconti (_Les Damnés_) ou de Bertolucci (_Le Conformiste_) ; sur le plan esthétique, celle de Buñuel (_L’Ange exterminateur_), voire de Cassavetes (_Faces_) frappe par la parfaite adéquation entre son thème, sa présentation dramatique et son traitement artistique. Thomas Vinterberg n’a à son actif que peu de films, aussi est-il encore trop tôt pour parler d’oeuvre, a fortiori pour chercher à situer ladite oeuvre dans l’histoire du cinéma. Pour autant, à examiner sa courte production, on ne peut manquer d’éprouver le sentiment d’une forte cohérence. Cohérence thématique, en tout premier lieu, si l’on considère que, de film en film, la question primordiale de la famille, en particulier de ses dérèglements, se trouve reprise et déclinée, inlassablement DIMENSION TH.åTRALE qu’elle situe cependant au niveau de la structure dramatique – triple unité de temps, d’action et de lieu – plutôt qu’à celui de l’interprétation. Le cinéaste s’est expliqué sur cet aspect théâtral inhérent, selon lui, aux conditions de tournage impliquées par le Dogme : « Quand on tourne comme ça, tout le monde doit être tout le temps sur le plateau. Si on filme un figurant en train de manger, on a besoin de cinquante personnes à l’arrière-plan pour créer une ambiance sonore (…). Donc, tout le monde devait être là tout le temps, ce qui créait une atmosphère presque