Clair de lune - verlaine
I. Le Clair de Lune, prétexte à un paysage intérieur
La première strophe évoque des personnages qui dansent au clair de lune. Le décor est planté mais on sait déjà que c'est dans l'âme qu'être et choses acquièrent progressivement une place prépondérante. Ce madrigal (petite pièce en vers, laudative, galante et précieuse) prend une tournure paradoxale. Sur la fête viennent se plaquer des personnages tristes.
La deuxième strophe renforce la contradiction entre la gaieté apparente et la prise de conscience de l'aspect peu probable du bonheur. Les acteurs ne sont pas dupes. Pourtant on tente de leur faire croire à la joie. Mais tout ne reste que comédie, masques et déguisements.
La troisième strophe place la nature au premier plan, les personnages ont disparu, comme par enchantement. Le clair de lune baigne le paysage d'une atmosphère de mélancolie et de tristesse qui traduit bien l'état d'âme de Verlaine. On note le caractère paradoxal de la construction du poème qui présente des personnages et ensuite un décor aussi vivant que les personnages. En effet, il est tour a tour calme, triste, il fait rêver et sangloter d'extase. Tous ces termes se rapportent a des êtres vivants. De plus, on retrouve dans le décor comme dans les personnages une tristesse joyeuse, comme une indétermination qui caractérise cet univers. Ce poème s'oriente dans deux directions qui s'opposent. Cet hymne a la fête n'est en réalité qu'un chant destiné a la mélancolie. Par cette supercherie, le poète ménage ses effets. Si les deux premiers quatrains laissent la part belle a l'ambiance de fête, le troisième révèle le message essentiel du texte, c'est-a-dire l'extase de Verlaine devant la beauté du paysage nocturne
II. Des personnages évanescents
Les personnages qui peuplent la première strophe nous sont présentés par l'artifice de la synecdoque, "masques" pour "personnages masqués". Ces êtres sont donc réduits à la plus trompeuse des apparences. Les