Climats
Mais pourquoi, bon Dieu, pourquoi ? Je possède ce bonheur si rare, un grand amour. J’ai passé ma vie à appeler le « romanesque », à souhaiter un roman réussi ; je l’ai et je n’en veux pas. J’aime Isabelle mais j’éprouve auprès d’elle un tendre et invincible ennui. Maintenant je comprends combien j’ai dû moi-même ennuyer Odile. Ennui qui n’a rien de blessant pour Isabelle, comme il n’avait rien de blessant pour moi, car il ne vient pas de la médiocrité de la personne qui nous aime, mais simplement de ce que, satisfaite elle-même par une présence, elle ne cherche pas et n’a pas de raison de chercher à remplir la vie et à faire vivre chaque minute…Hier soir, nous avons passé toute la soirée , Isabelle et moi, dans la bibliothèque. Je n’avais pas envie de lire. J’aurais souhaité sortir, voir des