Une vérité à entendre

Quand la petite histoire rencontre la grande, cela donne un conte moderne, imprégné d’images fortes (la résistance, la trahison, l’exil l’amour…). Cette autobiographie, « romancée » a été écrit par le « fruit d’un amour improbable », entre une allemande et un danois, au lendemain de la guerre.

A l’âge ou on doit rêver, Knud raconte ses cauchemars, loin de la naïveté, de la candeur, et de la fraîcheur de l’enfance. En évoquant sa famille, il nous dresse une galerie de portraits pathétiques, tout un cortège de fantômes romanesque, qui s’avèrent être d’authentiques humains aux destins incroyables, qui peuplèrent les rêves du jeune garçon et l’aidèrent à grandir. Vu de l’extérieur, on pourrait dire que la famille Romer est une famille normale, qui connaît des hauts et des bas, mais qui à réussi à traverser la seconde guerre mondiale sans top de dégâts. Excepté pour la grand-mère maternelle, défigurée par une bombe, et pour l’oncle Helmut, à qui le front a laissé quelques séquelles psychologiques. Vu de l’intérieur, les Romer connaissent pourtant l’enfer : le grand-père paternel, visionnaire maudit, emporté par une tumeur au cerveau. Le grand-père maternel, quant à lui, meurt suite à une opération pourtant anodine. Le père, lui, tente « de sauver les meubles » et fait mine d’ignorer le rejet dont ils sont quotidiennement victimes. La mère, une femme amoureuse mais que la vie a éprouvé et poussé à bien des sacrifices: « Ma mère vivait en pays étranger, aussi seule qu’un être humain pouvait l’être. Depuis qu’elle avait été toute petite, elle n’avait fait que perdre des personnes chères, l’une après l’autre, et rien au monde- même pas la bouteille de vodka dans le placard ne pouvait la consoler ». On ressent l’amour filial, omniprésent tout au long du roman, qui lie l’auteur à sa mère. Ils vivent à Nykobing, un endroit triste, morne, austère « Nykobing Falster est une ville si petite qu’elle se termine avant même d’avoir