Combat jacob et ange
Henrik Ibsen : Peer Gynt, acte II, scène 7, p. 61 (édition de François Regnault)
André Gide : Les Faux-Monnayeurs, Première Partie « Paris », p. 1210 (Pléiade)
Génèse 32 : En revenant dans son pays d’origine après un long séjour chez Laban, Jacob lutte toute une nuit avec un être mystérieux. Cette nuit-là, Jacob fait passer le gué de Yabbocq à ses deux femmes et à ses onze enfants, puis reste seul. Quelqu’un lutte avec lui jusqu’au lever du jour, sans pouvoir le maîtriser. Il dit « Lâche-moi car le jour se lève ». Jacob répond : « Je ne te lâcherai pas avant que tu me bénisses ». L’inconnu demande : « Quel est ton nom ? Jacob. Désormais, reprend l’autre, on ne t’appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et tu l’as emporté. Jacob demande : S’il te plaît, révèle moi ton nom. Et pourquoi veux-tu savoir mon nom ? » reprend l’autre. Là-dessus, il bénit Jacob. Jacob appela ce lieu Peniël, c’est-à-dire visage de Dieu, car, dit-il, « j’ai vu Dieu en face et j’ai eu la vie sauve ».
La lutte entre Jacob et l’ange apparaît exceptionnelle en ce que, dans la Bible, personne ne peut voir Dieu sans mourir, ce qui signifie la distance infinie qui existe entre l’homme et Dieu. La bénédiction recherchée par Jacob ne peut émaner que de Yavhé, dont la parole se réalise toujours. Elle signifie souhaiter, vouloir, et faire en sorte que l’autre vive.
Importance du nom : révéler son nom, revient à se faire connaître, à se livrer, s’abandonner entre les mains de quelqu’un. Posséder le nom de quelqu’un, c’est posséder un certain pouvoir sur lui. Changer le nom de quelqu’un signifie la puissance de celui qui en a les moyens.
Pour autant, le combat s’achève sur la victoire de Jacob.
IBSEN PEER GYNT II, 7
Le combat de Jacob et de l’ange connaît une variation singulière dans le Peer Gynt de d’Ibsen. Peer Gynt est un jeune norvégien de vingt ans, menteur, conteur infatigable de ses propres aventures imaginaires, à la