Comment peut-on définir l'injustice?
La première remarque, c'est que le concept d'« injustice » est négatif, il est le contraire du concept de « justice », il se définit donc étymologiquement en rapport à son positif. L'injustice pourrait donc se définir comme ce qui est contraire à la justice – et sa définition dépendrait donc de celle que l'on attribue à la justice. Alors, l'injustice sera-t-elle ce qui caractérise les actes qui sont contraires à la justice ? Mais ces actes sont-ils les actes qui n'ont pas explicitement la justice comme motivation (je commets tel acte parce que je tiens à aller contre la justice, parce que mes motivations, ou même mon caractère, est injuste) ? Ou sont-ils ceux qui, involontairement, causent du tort à la justice (je commets tel acte sans vraiment en connaître toutes les conséquences, or il se trouvent que ces conséquences sont injustes) ?
Se pose ici un problème : l'injustice est-elle consciente, est-elle une opposition délibérée à la justice, ou est-elle le résultat d'une ignorance de ce qu'est la justice ? Autrement dit, l'injustice peut-elle ou non avoir un contenu positif et actif ? La manière dont on définira l'injustice dépendra en premier lieu de la branche que l'on choisira dans cette alternative. L’injustice est un concept négatif, au sens où il ne se comprend que par opposition à la justice. On dira que ce qui est injuste, c’est ce qui ne respecte pas la justice. Pour déterminer ce qu’est une injustice, il faut donc envisager en quels sens on peut ne pas respecter la justice. La justice peut s’entendre