Au quinzième siècle, le mot «État » apparaît en Europe pour désigner une organisation sociale et politique dont l'influence se limite à un territoire bien précis (un pays). Cet État concentrerait les pouvoirs au nom de ce qui a permis son existence, c'est à dire la volonté de Dieu dans le cas d'une monarchie absolue ou la volonté du peuple dans le cas d'une démocratie. Mais le concept d'État ne fait pas l'unanimité au sein des penseurs philosophiques et politiques. Si le communisme, dérivée des théories marxistes, est l'exemple le plus connu d'une volonté d'organisation sociale sans État de par l'échec total de celui-ci sur le plan humain (i la causé la mort de millions de personnes), la théorie de Nietzsche est également un exemple majeur du refus de l'État.
Dans le chapitre « De la Nouvelle idole » de son livre Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche nous fait par la voix du personnage Zarathoustra – repris à d'uniques fins littéraires par l'auteur – une virulente critique de l'État. Nietzsche développe en parallèle sa théorie du surhomme et sa vision dualiste des Hommes ; en effet, il distingue « les grandes âmes » et « les destructeurs ».
Nietzsche soulève d'importantes controverses, en usant la critique comme base de réflexion. Les valeurs auxquelles le monde occidental nous aura habitué se retrouvent, dans ce texte extrait du chapitre « De la nouvelle idole », prise au sein d'une tempête destructrice ayant pour point de source une introduction ironique vis à vis du lecteur. Si Nietzsche a basé sa réflexion sur la nature de l'État en mettant en évidence qu'il ne peut coexister avec l'Homme, est-on obligés de radicaliser sa critique à ce point? La critique de l'État est acceptable, mais sa condamnation est-elle la solution? Ce système est avant tout une création du genre humain, et donc imparfaite ; est-ce pour autant qu'il faut l'inculper de tous les maux et ne pas tenter de vivre avec, de le perfectionner?
Les enjeux d'une telle problématique sont