L'historiographie libérale connait un renouveau dans les 1820. L'objectif est d'écrire une nouvelle histoire de France. Celle-ci va s'autonomiser et quitter les belles lettres pour se faire science. C'est donc une renaissance et on a par conséquent une nouvelle génération historien dont Adolphe Thiers. Dans son oeuvre « Histoire de la révolution française » (1823-1827) il tente de justifier les évènements historiques de la période révolutionnaire et invite ses lecteurs à trouver un message dans le présent ainsi qu'un certain sens à l'histoire. Dans cet extrait, il narre le parcours et la mort de Marat et en donne les causes. Comment Thiers, justifie-t-il le statut de Marat tout premier martyr de la révolution française ? Dans un premier temps, nous verrons que Marat est une victime de la révolution et du peuple. Puis, nous nous attacherons à la justification qu'opère Thiers pour légitimer sa mort. Enfin, il sera intéressant de comprendre la réflexion de l'auteur qui dépasse les simples faits.

Ce premier temps, nous permet de mettre en évidence le statut de Marat. A travers cet extrait, Thiers dresse le portrait d'un conquérant mais aussi d'un homme avide de pouvoir qui est prêt a tout pour la révolution : « il resta toujours horrible pour ses adversaires » ou encore « il voulu renverser tous les systèmes ». Marat est également un homme de pouvoir à la limite du Dieu. L'auteur souligne ces aspects à plusieurs moments du texte avec par exemple les phrases « qu'il avait prédit » , « il conçut » qui expriment bien le statut de semi Dieu que Thiers lui décrit. De plus, Marat est qualifié de « collègue maniaque, systématique et audacieux »et il est également décrit comme « (se regardant) comme le plus grand politique des temps modernes ». Thiers nous montre un Marat imbu de lui même qui ne peut que être arrêté que par une chute. C'est pour cela que l'on a l'impression que son destin était déjà celé comme si l'histoire apparaissait comme le rouage d'un