Commentaire, article 2322 du code civil :
D’origine anglo-saxonne (« intent letter »), La lettre d’intention a fait son apparition dans le contentieux des sûretés à la fin des années 1970. Issue de la pratique des affaires, cette garantie repose sur les principes de liberté contractuelle et d’autonomie de la volonté.
La lettre d’intention peut être définie comme un document par lequel un tiers exprime à un créancier son intention de soutenir le débiteur, afin que ce dernier soit en mesure de respecter son engagement. Cette garantie est également appelée lettre de confort, lettre de parrainage, lettre d’apaisement ou encore lettre de patronage. Le terme de « lettre d’intention » peut être équivoque dans la mesure où il désigne aussi une pratique contractuelle liée à la formation du contrat, une partie fait part de son intention de poursuivre les négociations et indique ainsi les conditions dans lesquelles se dérouleront les pourparlers.
La lettre d’intention est essentiellement utilisée par les groupes de sociétés : une société mère s’engage envers le créancier d’une de ses filiales à faire, ne pas faire ou plus couramment à « faire tout le nécessaire » pour que sa filiale honore ses engagements à son égard. La jurisprudence française a donné une interprétation variable de la lettre d’intention la rapprochant tantôt d’un engagement d’honneur tantôt à un cautionnement déguisé. La nature juridique de la lettre d’intention est restée longtemps incertaine. Elle faisait l’objet d’une appréciation changeante selon les termes utilisés par les parties et les circonstances dans lesquelles elle avait été souscrite. Cette absence de régime juridique homogène contrariait nécessairement la sécurité juridique.
L’ordonnance du 23 mars 2006 a introduit la lettre d’intention au Titre 1 du Livre quatrième du Code civil relatif aux sûretés personnelles. L’article 2322 du Code civil dispose ainsi que « la lettre d’intention est l’engagement de faire ou de