Commentaire chapitre xii de l'assommoir de zola
Le premier hiver, ils firent encore du feu quelquefois, se pelotonnant autour du poêle, aimant mieux avoir chaud que de manger ; le second hiver, le poêle ne se dérouilla seulement pas, il glaçait la pièce de sa mine lugubre de borne de fonte. Et ce qui leur cassait les jambes, ce qui les exterminait, c'était par-dessus tout de payer leur terme. Oh ! le terme de janvier, quand il n'y avait pas un radis à la maison et que le père Boche présentait la quittance ! Ça soufflait davantage de froid, une tempête du Nord.
M. Marescot arrivait, le samedi suivant, couvert d'un bon paletot, ses grandes pattes fourrées dans des gants de laine ; et il avait toujours le mot d'expulsion à la bouche, pendant que la neige tombait dehors, comme si elle leur préparait un lit sur le trottoir, avec des draps blancs. Pour payer le terme, ils auraient vendu de leur chair. C'était le terme qui vidait le buffet et le poêle. Dans la maison entière, d'ailleurs, une lamentation montait. On pleurait à tous les étages, une musique de malheur ronflant le long de l'escalier et des corridors. Si chacun avait eu un mort chez lui, ça n'aurait pas produit un air d'orgues aussi abominable. Un vrai jour du jugement dernier, la fin des fins, la vie impossible, l'écrasement du pauvre monde
Commentaire:
Situation
Ce chapitre est marqué par une accélération de la déchéance.Les Coupeau habitent désormais sous les toits, dans le "coin des pouilleux".Gervaise s'éloigne de sa boutique,comme avalée par le labyrinthe de la maison ouvrière.Troisième repas du roman : celui de la communion (pour la forme) de Nana, et dernière fête.La misère s'installe.
Introduction
Texte narratif qui montre la misère et l'angoisse qu'elle génère.
Tonalité à la fois pathétique (pitié pour les pauvres) et épique (amplification et simplification dans la représentation de la misère du peuple)
Le récit progresse en fonction des différentes étapes de la déchéance selon