Commentaire composé de la belle dorothée de baudelaire
11 paragraphes de longueurs inégales campent, majoritairement au présent descriptif, le portrait physique et moral d’une belle Indienne à la peau noire, probablement rencontrée à l’Ile Maurice à l’âge de 20 ans (1841), inspiratrice de " A une Malabaraise " (1846), poème XX des Epaves, pièces condamnées des Fleurs du Mal, et de " Bien loin d’ici " (1859), poème X des Additions de la 3e édition), personnage émouvant autant pour son exotisme que pour le contenu dramatique de sa vie. Dans un raccourci quasi cinématographique, ménageant les effets de surprise en donnant l’impression de privilégier l’aspect purement esthétique de la description, Baudelaire nous entraîne, en 2 pages, à suivre et découvrir une destinée susceptible d’étonner les lecteurs de La Revue nationale de 1863.
B - Observation
1 - Le décor. Une ville ; un soleil à la lumière " droite et terrible ". C’est un pays chaud en bord de mer. La rue où va surgir le personnage est déserte et inondée d’une lumière lourde, accablante " l'immense azur ", rafraîchi " de temps en temps " par une " brise de mer ". Des chiens " gémissent " sous la chaleur.
Le personnage va trancher par sa robe noire dans le blanc éblouissant et par la légèreté de sa démarche dans la lourdeur ambiante. Soleil et vent présentent le personnage : l’omniprésence de la lumière, tamisée par l’ombrelle crée sur son visage des reflets ; la brise soulève le coin de sa jupe. Ainsi Dorothée, " forte et fière comme le soleil ", est intégrée dans un décor fortement tracé dont elle se détache cependant non moins fortement. De même les décors de " sa petite case " et du " bal de l’Opéra " font partie de son souvenir et de son imaginaire : comme celui de la ville, ils ne peuvent exister sans elle.
2 - Les couleurs. Le noir tout d’abord, celui " éclatant " des " ténèbres de sa peau ", " tranchant vivement " d’une part sur " le ton clair et rose " de sa robe de soie et du " rouge " de son ombrelle et d’autre part sur tous