Commentaire composé: iphigénie
Racine écrit Iphigénie en 1674, un an après son entrée à l’Académie Française. Elle est cependant loin d’être sa première œuvre. Le passage à analyser, la tirade de Clytemnestre de la scène 4, acte IV, se situe au moment où Iphigénie et Clytemnestre apprennent le sacrifice préparé par Agamemnon. Iphigénie accepte son sort mais sa mère est outrée par cette nouvelle. Ce passage illustre très clairement l’une des conséquences principales qu’a l’importance de l’honneur dans une famille ; la déception de certains membres de cette famille, mais surtout celle de Clytemnestre. Racine utilise une certaine agressivité dans le discour de cette dernière, ainsi que son instinct maternel pour démontrer sa déception.
Premièrement, la forme d’agressivité qui est retrouvée dans le discours de Clytemnestre se manifeste en premier lieu par une répétition de questions rhétoriques dans la première moitié de son discours. Voir du vers 1254 à 1262, et aux vers 1266, 1268, 1273, 1274, 1276 ainsi que 1279. En effet, étant pour la plus part du temps courtes, ces questions ont pour but d’agresser Agamemnon en lui faisant comprendre qu’il commet une faute grave, qu’il est cruel, inhumain. Quelques exclamations, aux vers 1253, 1255 et 1280, sont également une marque d’agressivité. Ensuite, le champ lexical de la cruauté est un élément accentuant cette accusation faite au roi. Par exemple « horrible », « Barbare », « l’horreur », « inhumain », « cruel », « fatal », « crime », « épouvanter », « cruauté », « trahison », « criminelle », « impitoyable »… À partir du vers 1259, Clytemnestre s’arrange aussi pour rabaisser son mari et l’humilier en lui énonçant des exploits qu’il n’a jamais accompli, toujours à l’aide de questions rhétoriques. Les voici : « Oû sont-ils, ces combats que vous avez rendus ? » (v. 1259), « Quels flots de sang avez-vous pour elle répandus ? » (v. 1260), « Quel débris parle ici de votre résistance ? » (v. 1261), puis enfin « Quel