Commentaire composé : le rêve d'alembert
p. 136 – Les philosophes des Lumières
QUESTION - Montrer que le savoir et la vérité ne sont pas les seules préoccupations des philosophes des Lumières
Le savoir et les connaissances sont au centre des préoccupations des philosophes des Lumières, mais ces quatre textes nous montrent qu’ils s’intéressent également aux sentiments, aux valeurs morales, à la justice, notamment en mettant en avant la nouvelle condition des femmes.
Voltaire, philosophe considérable, fait le portrait d’une « femme savante » dans l’Eloge historique de la marquise du Châtelet. Il met en avant, hormis ses capacités intellectuelles remarquables, sa grande âme, en effet, elle n’utilise pas son savoir pour se faire glorifier : « Jamais elle n’en parlait pour se faire remarquer ».
Il vante « l’immensité de ses talents » tout en précisant qu’elle reste humble. De même, Diderot met en scène Mlle De Lespinasse, également femme d’esprit, dans Le Rêve de d’Alembert : il la présente vive d’esprit, beaucoup plus futée que le docteur Bordeu. Elle a une attitude quelque peu provocatrice : « Docteur, vous éludez plutôt mes questions que vous n’y satisfaites ». A l’inverse, le Marquis de Sade déplore la condition féminine dans La Philosophie du boudoir qui la résume ainsi : « Est-il au monde un sort plus affreux que celui là ? », et sur la supériorité injustifiée des hommes : « Ces lois absurdes sont l’ouvrage des hommes, et nous ne devons pas nous y soumettre. » Il encourage les femmes à se révolter contre la façon injuste dont elles sont traitées, et prône l’égalité des sexes : « Ce n’est point pour cette fin que nous sommes nées. »
Les valeurs morales sont également mises en avant dans De l’Allemagne de Mme de Staël, qui fut aussi une femme érudite et qui s’appuie sur un autre philosophe du siècle des Lumières : « Kant est bien loin de considérer cette puissance du sentiment comme une illusion, il lui assigne au contraire le premier rang dans la nature