Commentaire de Du Bellay "Je me ferais savant"
De 1553 à 1557, Joachim Du Bellay suit à Rome son oncle, ambassadeur de France, dont il est le secrétaire particulier. Mais la capitale antique qui faisait rêver le jeune humaniste n'est pas la Rome qui s'offre à ces yeux. En effet, acquérir du savoir et de la connaissance est le but de Du Bellay, il nous présente un sonnet centré sur lui-même et son voyage. Nous verrons comment la construction antithétique du sonnet révèle-t-elle les désillusions du poète humaniste. Pour y répondre, nous verrons dans une première partie la vision optimiste de Du Bellay, puis dans une seconde partie, ses désillusions.
Les deux premiers strophes illustre un savoir encyclopédique dont le programme est riche et équilibré entre formation du corps et de l'esprit. Les rimes en /i/ dans les deux quatrains forment une unité de sens dans un schéma de rimes embrassés (ABBA) qui joue en variation entre les rimes féminine ("phylosophie", "théologie", "vie", "Italie") et masculine ("aussi", "souci", "ainsi", "ceci"). L'inversion du complément aux vers 5 et 6 permet une accentuation et une mise en valeur des disciplines citées. Enfin, le poète utilise des synecdoques pour désigner les activités artistiques et sportives: le "luth" et le "pinceau" pour désigner la musique et la peinture, "l'escrime" et le "bal" pour l'entraînement au combat et les arts d'agrément.
La foi de Du Bellay dans les valeurs humanistes est illustré par la certitude de s'instruire qui est bien plus qu'une ambition ("ferai", "apprendrai", "ébatterai") ainsi que l'anaphore "je me ferai" qui pose une structure symétrique qui contribue à mettre au même plan toute les disciplines. Outre la certitude, son ambition est plus apparente lors de l'utilisation de l'imparfait "ventais" qui traduit de l'enthousiasme chez l'auteur, marqué par les sonorités en /i/ donnant un air joyeux.
On retrouve dans ce poème de nombreuses fois cette notion de voyage tout d’abord par le champ lexical du