Commentaire de texte : j.freund, l’essence du politique
Introduction :
L’idée principale mise en avant dans ce texte est celle du caractère naturel de la société. En effet, la thèse défendue par J. Freund dans cet extrait soutient qu’il n’y a pas d’existence de l’Homme qui ne soit sociale. En d’autres termes, la société est un phénomène tout aussi naturel que l’Homme lui-même (« Il est dans la nature de l’Homme de vivre en société»).
Les idées de l’auteur s’inscrivent, ici, dans la lignée de celles d’Aristote, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce dernier est cité : « L’Homme est un être politique, naturellement fait pour vivre en société ». De cette citation, J.Freund tire trois significations distinctes. Une telle affirmation se pose, d’abord, en détractrice des théories contractualistes (celle de Rousseau par exemple) puisqu’elle soutient que la société politique est par nature et ne nait pas par convention. Elle implique, ensuite, que la vie en commun est l’essence même de l’Homme. L’auteur en conclut, enfin, que l’état politique est « spécifique » et « originaire » et qu’il n’est donc dérivé d’aucun autre état.
Le défi est clairement lancé, ici, aux théories contractualistes qui voient leurs arguments et leur démarche critiqués et démontés point par point. C’est pour cette raison que nous nous proposons, dans ce commentaire, d’exposer, dans une première partie les thèses de la société naturelle et de les confronter, dans une seconde partie, aux thèses de la société contractuelle qui méritent, elles aussi, d’avoir leur « temps de parole ».
I. Thèses de la société naturelle :
Il convient, dans cette partie, de reprendre les arguments mis en avant dans l’extrait et de les mettre en relation avec les thèses aristo-platoniciennes de la société naturelle.
La première phrase du texte pose indubitablement le caractère naturel de la société comme une certitude pour l’auteur : « La société est un fait de nature ». Il nous