Commentaire, la mort des amants, charles baudelaire
A. Le couple jumeau et fusionnel
- « nos deux coeurs », « nos deux esprits », « ces miroirs jumeaux », « nous échangerons ». Les amants, dans leur similitude, se ressemblent, se reflètent l'un dans l'autre (miroir), refusent toute distinction. Ils sont semblables, donc leur gémellité leur permet de fusionner.
- Le couple amoureux est en accord total, et fusionne. Il parle d'une seule voix : « nous aurons », « écloses pour nous », « nous échangerons un éclair unique», « un long sanglot ». L'éclair et le sanglot sont au singulier. Le couple ne fait plus qu'un, apogée de l'amour romantique, chacun a trouvé son âme soeur (son alter ego), négation de l'altérité, chacun retrouve l'unité originelle, la fusion d'avec la mère, à laquelle il aspire.
B. Le couple éternel
- L'apogée de l'amour : atteindre l'éternité. Vision romantique (Roméo et Juliette) du couple d'amants que rien ne peut séparer, pas même la mort. Le narrateur, qui parle pour deux, pour le couple, se projette dans l'avenir comme dans un rêve, décrivant avec extase et envie leur mort commune. La mort est donc une alliée, et non pas une ennemie du couple amoureux. Elle leur offre paix, continuité, éternité. Amour et mort sont donc étroitement liés.
II) Le glissement du plan sensuel au plan spirituel
A. L'agonie des sens
- Le champ lexical des sensations : l'odorat est stimulé « lits pleins d'odeurs légères », « fleurs », le toucher « divans profonds », la vue « cieux plus beaux », « qui réfléchiront leurs doubles lumières », « miroirs », « rose et bleu », le corps tout entier ressent de la chaleur « flambeaux », « chaleurs dernières », l'ouïe « un long sanglot ». Seul le goût est absent. L'évocation des sensations atteint un point charnière au vers 9 : le couple fusionne dans la mort qui surgit « un soir », et son agonie est décrite dans les vers 10 et 11.
B. Le triomphe de l'esprit immortel
- L'évocation constante des sentiments, des émotions, qui perdurent