Le dormeur du Val

La guerre a inspiré de nombreux textes, l’un des plus connus est surement « Le dormeur du Val ». C’est un sonnet extrait du recueil Poésies, d’Arthur Rimbaud. Ce poème parle d’un jeune soldat mort pendant la guerre, sans que l’on connaisse les circonstances exactes de sa mort. Dans ce sonnet l’apparition de la mort est brutale, sous forme d’une chute au dernier vers, qui s’oppose au reste du poème dont le thème est jusque là joyeux et harmonieux. Le sonnet est donc entièrement construit sur une fausse idée qui incite le lecteur à sa relecture. Dans un premier temps nous allons étudier en quoi le jeune homme se trouve-t-il au sein d’une nature accueillante. Puis nous verrons dans un second temps la rupture entre ce tableau accueillant et la chute au dernier qui agit comme une dénonciation de la guerre.

Le poème est dans un premier temps présenté comme un cadre idyllique, notamment au premier quatrain où le « val » est évoqué comme une nature euphorique et chaleureuse. La rivière « chante, la montagne est « fière », ces personnifications donne l’impression d’un monde merveilleux. Le choix du verbe chanter connote l’harmonie poétique, la joie pure, l’innocence. Le premier vers pourrait d’ailleurs faire penser au début d’un conte : « C’est un trou de verdure où chante une rivière ». On retrouve le champ lexical de la nature : « verdure », « rivière », « herbes » et de la lumière : « soleil » vers 3 et 13, il « luit », « val qui mousse de rayons », « la lumière pleut »… Le lieu est inondé de lumière, il apparait comme radieux. Métaphore végétale : « un petit val qui mousse de rayons » comme la mousse ici, la lumière pousse et se répand dans le vallon. On a aussi le reflet de la lumière dans l’eau. Le val est une sorte de diamant dans un écrin. La couleur verte domine : « verdure » vers 1, « aux herbes » vers 2, « l’herbe » vers 7, « lit vert » vers 8. Symbole d’une nature vivante, rayonnante. L’importance de la lumière est marquée par ces