Commentaire "le lac" de lamartine
Tout d’abord, Lamartine s’implique directement dans son œuvre. C’est ainsi que nous retrouvons le pronom personnel de la première personne « je » dès le troisième vers, transformé en « nous » au vers 9, incluant alors le locuteur et la femme aimée. L’originalité de la situation de communication réside en l’absence de l’aimée et c’est donc au lac auquel s’adresse directement Lamartine. Dès l’ouverture du poème, l’apostrophe « O lac » met en valeur cette particularité, faisant de lui le confident du poète. Dès lors, le lac est personnifié, ce qui rend encore plus cruel la disparition de la jeune femme. Ainsi le champ lexical de la vue, présent par les occurrences « regarde « (vers 3), « tu la vis » (vers 4), et le verbe de parole « mugissais » (vers 5) renforcent l’impression du dialogue entre le locuteur et le lac, d’autant plus que les allitérations en [s] de la deuxième strophe forment la possible réponse de ce dernier. Aussi le lac apparaît-il comme un double du poète, amoureux également d’Elvire comme le soulignent les termes « rivage charmé » vers 13) et « t’en souvient-il » (vers 9). Cependant la situation de communication à elle seule ne suggère âs le lyrisme, c’est surtout le souvenir de la femme disparue qui le montre.
En effet, Lamartine, éprouvent des sentiments forts et permanents envers Elvire, dans la mesure où elle est toujours décrite avec un adjectif évoquant l’amour du narrateur : « ses pieds adorés » (vers 8), « sa voix qui m ‘est chère » (vers 14). Ceci rend donc son absence encore plus difficile. Elle n’est, au début du poème, qu’une disparition, comme le suggère le vers 2 : « qu’elle devait revoir » où le contraste entre l’obligation marquée par le verbe « devoir » et la non-réalisation montrée