Commentaire les animaux malades de la peste
Il s’agira dans une première partie de nous intéresser à son art du récit puis d’analyser l’exploitation de ce récit au service de l’enseignement.
Les Fables, en général, et « les Animaux malades de la peste », en particulier sont des récits très structurés faisant appel à une grande maîtrise dans l’art du discours chez l’auteur. Il use de son art de plaire à travers les personnages-animaux et le tableaux de la peste, le dynamisme de ce texte par les discours rapportés et l’alternance des vers, et enfin les argumentations détournées du lion, du renard et du loup.
Tout d’abord, La Fontaine délègue la parole à des animaux. Nous assistons à la confession d'un lion, au plaidoyer d'un renard, au réquisitoire d'un loup et à la condamnation d'un âne. Par ce procédé, l'auteur détient une plus grande liberté d'expression, très limitée à cette époque de censure. Un lecteur averti peut aisément reconnaître le monde de la cour avec les courtisans (le Renard), les avocats (le Loup) ; à sa tête le Roi (le Lion) ; ainsi que le bas-peuple (l'Ane, les mâtins, les moutons). Ce mode d'expression permet deux lectures : le premier degré de la fable, l'histoire et une critique plus ouverte et personnelle de l'auteur par le biais de sa fréquentation de la cour de Louis XTV. La Fontaine crée dès le début une atmosphère angoissante par la description qu'il est faite du fléau qui ravage les personnages des vers 4 à 14. D’ailleurs ce début de fable est discutable, la situation initiale peut être inexistante si l’on considère une entrée « in media res », l’auteur porte toute l’attention du lecteur sur la peste. Nous pouvons souligner la personnification de ce Mal, la Peste ainsi que le retardement de sa nomination par l'emploi d'une périphrase des vers 1 à 3 : « Un mal qui répand la terreur,/ Mal que le Ciel en sa fureur/... ». Un tableau très noir se dessine devant nous. La