Commentaire littéraire de l'enterrement du père goriot (dernière scène du roman-honoré de balzac)
(Honoré de Balzac)
La scène de l’enterrement du Père Goriot est extraite du roman de Balzac du même nom, publié en 1835. Balzac, comme tout autre artiste réaliste, montre la société telle qu’elle est à son époque, dans les moindres détails et avec ses bons et mauvais côtés. On retrouve cela dans l’œuvre picturale de Gustave Courbet ; Un Enterrement à Ornans (1849-1850). La scène de l’enterrement du Père Goriot est cruciale car elle nous indique la fin d’une initiation sociale, celle d’Eugène de Rastignac. Il s’agira d’analyser en quoi cette scène constitue la dimension symbolique de deux destins opposés ; celui du Père Goriot et de Rastignac. Après avoir montré la dimension réaliste de ce texte au travers des différentes étapes de l’enterrement, du cadre spatio-temporel et de la place de l’argent dans cet extrait, nous nous attacherons à la fin de l’initiation sociale du jeune étudiant, tout en abordant son évolution psychologique, et la naissance d’une ambition « dévastatrice ».
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Balzac décrit minutieusement la scène de l’enterrement, de façon à la rendre la plus réaliste possible. L’auteur nous décrit alors une à une les étapes de l’office. La première est l’arrivée du corbillard et l’ouverture du cercueil : « Quand le corbillard vint, Eugène fit remonter la bière, la décloua […] » (l.1). Ensuite, le char mène le Père Goriot dans une église, puis à une petite chapelle : « […] le char qui menait le pauvre homme […] église peu distante […] » (l.6-7), « Arrivé là, le corps fut présenté à une petite chapelle […] » (l.7-8). Après cela eut lieu la cérémonie religieuse : « […] les gens du clergé chantèrent le psaume, le Libera, le De Profundis. » (l.19-20). Les étapes de l’office sont explicitement décrites, les chants religieux sont cités ; cela renforce le réalisme de la scène car chacun (du moins à cette époque) pouvait avoir en tête une similaire scène d’enterrement. L’étape suivante est la descente