Commentaire loi ivg
La loi Veil, ou loi sur l’IVG, est une loi française, promulguée le 17 janvier 1975, et dépénalisant totalement l’interruption volontaire de grossesse. Comme son nom l’indique, cette loi a été impulsée par Simone Veil, alors ministre de la santé. Cette loi s’inscrit dans la continuité de celle adoptée quelques années auparavant, en 1972, légalisant la contraception.
Le conseil constitutionnel a été saisi par des députés, sur le fondement de l’article 61 de la Constitution qui prévoit que ‘’les lois peuvent être déférées au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation, par le Président de la République, le premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs.’’ Le conseil constitutionnel doit se prononcer sur la conformité ou non de cette loi légalisant l’avortement par rapport à la convention européenne des droits de l’homme, qui consacre le droit à la vie. C’est une question très complexe à trancher, du fait de la difficulté d’apprécier où commence la vie. Le conseil constitutionnel statue sur cette question, en affirmant que la loi Veil est totalement en accord avec les principes consacrés par la CEDH et tous les principes fondamentaux. Mais dans cette décision, le conseil constitutionnel affirme également ‘’qu’il ne saurait substituer sa propre appréciation à celle du législateur’’. En d’autres termes, le conseil constitutionnel affirme n’être pas compétent pour effectuer le contrôle de conventionalité qui lui est soumis par cette décision.
L’examen effectué à la suite de cette saisine soulève plusieurs interrogations. La loi Veil relative à l’IVG est-elle conforme aux principes contenus dans le bloc de constitutionnalité ? En quoi le conseil constitutionnel n’est-il pas compétent pour effectuer le contrôle de conventionalité ?
Ces interrogations nous amènent à nous pencher en premier lieu sur la position du conseil constitutionnel quant à ce contrôle