Commentaire: Médée, Max Rouquette Célèbre personnage mythique, Médée est une jeune sorcière qui par amour aidera Jason à conquérir la Toison d'or. Pour y parvenir, elle commettra plusieurs crimes dont le meurtre de son frère. Mais malgré son dévouement et de nombreux sacrifices, Jason l'abandonnera pour épouser Creüse. Furieuse, elle tuera sa rivale ainsi que ses propres enfants afin de s'assurer que Jason ne puisse plus jamais être heureux avec qui que ce soit. Pendants des siècles, ce mythe épique sera repris par de nombreux auteurs, d'abord par Euripide, puis par Sénèque en passant par Corneille et Anouilh. Le texte présenté ici est un passage extrait de l'œuvre théatrale: Médée "créée" en 1989 par Max Rouquette. Dans ce passage, on s'intéressera d'abord à l'interprétation du personnage de Médée puis à l'importance et à la puissance du langage dans ses répliques. Dans sa version, Max Rouquette interprète le personnage de Médée comme une jeune nomade arrogante et vivant au dessus des lois (l 132) " Nous avons ri [...] au nez de toutes malédictions. Rien ne nous faisait peur." Ce personnage subit une dégradation sociale, en effet, elle apparait non pas comme une demi-déesse dotée de pouvoirs maléfiques mais plutôt comme une vulgaire bohémienne maudissant toutes personnes susceptible de l'importuner; (l 130) "...notre feu gitan répandait sa fumée au nez des villes qui se fermaient devant nous." Cette femme qui parait rejetée suscite son exclusion de la société pour laquelle elle semble éprouver une répulsion; (l 134) " Lapidés d'une ville à l'autre, nous trainions, avec un orgueil de roi, un long manteau de jets de pierres." Dans la seconde partie de la réplique, on s'aperçoit que derrière la jeune femme provocante se cache une personne vulnérable pleine de rancœur. Celle que l'on croyait coupable se révèle être la victime; Médée souffre de dépendance affective, cette maladie psychologique condamne la personne qui en est atteinte à vouer