Commentaire révolte par albert camus
Les révoltes des adultes ne diffèrent de celles des enfants que par leur intensité, leurs objets et leurs conséquences, mais pas par leur origine, le sentiment d’injustice. C’est pourquoi la révolte n’est pas seulement une désobéissance : elle s’accompagne, sous une forme sous une autre, de revendications, puisqu’elle entend mettre fin au “système” jugé injuste.
« Qu’est-ce qu’un homme révolté ? Un homme qui dit non », dit Albert Camus dans L’homme révolté. Mais Camus ajoute aussitôt que l’homme révolté dit également « oui », au sens où il cherche à mettre en avant et à préserver quelque chose, comme des droits, une dignité, ou plus simplement sa liberté. Or en défendant ce qu’il entend ainsi préserver, le révolté prend parfois le risque de perdre bien plus, jusqu’à sa vie même dans certains cas : il dira par exemple « Plutôt mourir debout que de vivre à genoux », rappelle encore Camus. La vie des grands révoltés que furent Spartacus ou Toussaint Louverture nous le rappelle.
Si toute révolte a pour origine le refus de l’injustice, cela signifie-t-il que toute révolte est légitime ? Probablement pas. Il peut en effet arriver que des personnes se révoltent au nom de leurs intérêts particuliers et contre l’intérêt général, ou du moins sans préoccupation pour l’intérêt général, ce qui n’est sans doute pas sans conséquence sur la légitimité de leur révolte.
Toutefois, si la plupart des innombrables révoltes qui jalonnent l’histoire de l’humanité, sur tous les continents, suscitent presque