Commentaire suivie du poeme a une passante
Introduction :« À une passante » est un sonnet régulier tiré des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, dans la section des Tableaux Parisiens. Il est fondé sur le thème de la rencontre : les hasards de la grande ville font se croiser le poète et une belle inconnue. Elle incarne la beauté, à la fois fascinante et insaisissable. Une forme « d'idéale » prend vie pour disparaître aussitôt.
Commentaire suivi :Le premier quatrain.L'exposition.Le premier vers sert d'exposition. Il inscrit le sonnet dans le décor des « Tableaux Parisiens ». On sait que Baudelaire était particulièrement opposé à la « Persée des grands boulevards » car il y voit la destruction des quartiers dans lesquels il a vécu. Les mots « assourdissante » et « hurlait » évoquent une cacophonie. Tout paraît hostile à la rêverie ; et cela est renforcé par le double hiatus (rencontre heurtée de deux voyelles autres que le -e muet (Ici : « rue assourdissante » « moi hurlait »)) et par les sons sourds en [ ou ] et en [ u ].
Elle.Dès le vers suivant, la dissonance s'efface magiquement au profit d'une véritable apparition. Le contraste est saisissant. On a l'impression qu'un sens remplace l'autre (la vue remplace l'ouïe).
Commence alors un portrait en mouvement. Au fur et à mesure du vers, la phrase s'allonge, la silhouette s'approche et le poète donne de plus en plus de détails : d'abord sa tenue vestimentaire, puis il voit enfin son visage.
Baudelaire avait caractérisé les traits de la beauté : la peau devait être blanche comme une statue, par la douleur qu'elle doit exprimer (un sourire pour Baudelaire est une grimace) et la beauté du minéral.
En revanche, le vers 3, coupé à l’hémistiche, est parfaitement rythmé.
Dans le vers 4, nous sommes sensible à la plénitude rythmique : quatre groupes de trois syllabes qui font penser au rythme de la valse. De plus, à l'époque, les femmes portaient des robes à crinoline qu'elles étaient obligées de soulever pour ne pas pas marcher