Commentaire sur voyage au bout de la nuit celine
I/ Parodie de « bilan » de roman initiatique :
A- Roman de déformation B- Robinson modèle
II/ Voix qui dynamite les idéologies :
A- Un réquisitoire ironique contre les idées B- Voix explosée mais vraie
III/ Une vision pessimiste transcendée par l’humour
A- La noirceur B- La dérision C-mort ultime but glorieux
Intro : La nouveauté de Céline tient dans son écriture : un langage chargé d’émotions immédiates, vivant qui a redonné au roman français un souffle véhément et qui tient aussi de la présence débordante de son narrateur. Celui de Voyage au bout de la nuit, Bardamu présente de façon hallucinée l’absurdité de la guerre, le cynisme des colonies, l’exploitation industrielle aux Etats-Unis, la misère ouvrière en banlieue parisienne où il a ouvert un cabinet médical. C’est à la fin de ce long périple initiatique qu’il dresse un bilan qui n’est pas sans rappeler les grands romans d’apprentissage (Le Rouge & le noir), à la différence que le fil de la voix semble brisé, haletant, ironique. Comment l’introspection conduit-elle ici a une vision pessimiste de l’existence, hésitant entre l’angoisse et la dérision, le rire et le tragique ? Après avoir étudier le bilan d’une vie ratée dressé par le narrateur nous nous pencherons sur le langage singulier et la vision tragique que nous livre cette voix hors du commun.
Parvenu au terme de son « trimbalage » le narrateur dresse le bilan d’un parcours chaotique. Tout d’abord, au lieu des acquisitions espérées du roman de formation classique, sa voix se solde par un échec (l.8) « j’avais pas réussi ». Le plus que parfait est le temps de l’irrémédiable, échec compensé par une maigre concession (l.16). Le sentiment d’usure, de lassitude domine ici, qui est souligné par la redondance « j’étais plus prêt non plus » (l.7) => lourdeur volontaire. Métaphore de la vie, comme un dessin, un itinéraire parvenu au stade terminal (voyage au bout de la nuit) (l.3) « au bout