(Louis Antoine de) Saint-Just écrivait : « tout le monde veut gouverner, personne ne veut être citoyen. Où est donc la cité ? ». Cité un des thèmes majeurs de l’ouvrage Les Politiques d’Aristote.
Aristote naquit en 385 avant Jésus-Christ à Stagire. Il est le fils de Nicomaque, médecin du roi de Macédoine. Au côté de son père, il acquiert dès sa plus tendre enfance le raisonnement scientifique appliqué à la médecine, c’est-à-dire le principe d’observation/déduction. Cette méthode va influencer considérablement la réflexion de l’homme de Stagire. Ce dernier n’est pas citoyen d’Athènes. L’impossibilité pour lui de participer au gouvernement de la cité le pousse à réfléchir sur la notion même de « cité », de « polis ». Dans le questionnement qu’il développe dans son ouvrage les Politiques, Aristote s’interroge sur les rapports qui existent entre les Hommes et la cité, entre l’ « anthropos » et la « polis ».
Comme le suggère le titre de l’ouvrage, Aristote s’attache à déchiffrer le comportement politique des hommes et à comprendre ce qui est en jeu sous l’expression vie politique (βιος πολιτικη). L’extrait étudié montre qu’Aristote, plus qu’un sage de l’antiquité, est avant tout un fondateur de la pensée politique moderne. Ces analyses étonnent par leur modernité et semblent être encore applicables de nos jours. Grâce à une méthode scientifique, il analyse les réalités du monde qui l’entourent et nous donne une vision philosophique globale des rapports que les hommes entretiennent avec la collectivité. Aristote explique par quelles méthodes les hommes tentent d’arriver au bonheur et nous livre les clés d’un cheminement collectif vers ce dernier. Pour Aristote, la cité est un tout, et la nature ne poursuit dans les hommes que la réalisation de ce tout. Comprendre la pensée d’Aristote, c’est donc avant tout se demander pourquoi il y a une société plutôt que rien, pourquoi il y a un ordre politique plutôt qu’une anarchie, pourquoi l’homme a besoin d’un ordre qui