Commentaire ubu roi, acte iii, scène 2
- Activité : Lecture analytique
Introduction /Situation de l’extrait :
L’acte III constitue le nœud de l’action. En effet, après la conspiration dans l’acte I, le coup d’état de l’acte II, l'acte III est l'acte du règne proprement dit et des mesures politiques absurdes. L'acte III s'ouvre par le juron préféré du Père Ubu : « De par ma chan¬delle verte, me voici roi de ce pays ». Nous sommes ici à la scène suivante, à la scène 2, nous assistons à une parodie d'une scène de jugement. Ubu agit en tant que roi.
Lecture
Problématiques possibles : Comment Jarry met-il les ressources du comique au service d'une dénonciation ? Quels sont les procédés et la portée de la satire dans cette scène ?
Annonce de plan
I- Une scène de farce tragique
Alfred Jarry use de l'arme du rire et joue avec toutes les traditions d'un théâtre comique depuis le théâtre de foire, la farce, le théâtre de marion¬nettes, le grotesque du drame romantique et du mélodrame.
a) Le comique de situation et de répétition d’une mécanique destructrice
Le comique de répétition structure cette scène en profondeur. Il s’agit d’un véritable jeu de massacre auquel se livre Ubu, dans la plus pure tradition du Guignol. Jarry a mis en place une véritable machine comique reposant sur la répétition, puisque l’exécution de chaque noble et de chaque magistrat suit le même schéma minimaliste : après une question sur l’identité et l’état de la fortune, Ubu fait tomber les candidats au décervelage dans les sous-sols du Prince-Porc et de la Chambre-à-Sous, au cri de « dans la trappe ». Chaque noble est différent, mais le schéma reste le même, broyant impitoyablement les personnages, totalement réifiés (= réduits à l’état de choses). Les protestations des financiers (elles-mêmes répétitives) auront pour seul effet de les faire massacrer de la même manière. C’est le triomphe de l’imposture : par la folie d’un seul homme, la noblesse, les lois et l’économie sont abolies.