Commentaire d'un extrait de l'Abbesse de Castro
STENDHAL
INTRODUCTION :
L’œuvre étudiée est un extrait de L'abbesse de Castro, écrit en 1839 par Stendhal. Il s'agit d'une histoire d'amour aussi absolue qu'impossible entre Hélène, fille d'une puissante famille, et Jules, fils de pauvres brigands. Tout s'oppose à leur union (si on te demande quoi tu réponds : leur différence sociale et la religion).
Nous sommes ici dans le 2ème chapitre : le comte de Campireali a appris que Jules courtise sa fille, Hélène. Il décide donc de lui tendre une embuscade à l'aide de son fils, Fabio afin de couper court à cette histoire. Ce chapitre est annonciateur d'une situation romanesque conventionnelle.
Problématique : on peut cependant se demander si Stendhal n'actualise pas le topo (lieu commun) de l'amour contrarié ?
Pour répondre à cette question, nous verrons qu'il s'agit bien d'une situation romanesque a priori conventionnelle (I), mais qu'elle est en réalité quelque peu revisitée par Stendhal (II).
I. UNE SITUATION ROMANESQUE CONVENTIONNELLE
A. Les éléments conventionnels de la littérature amoureuse
Cette scène est inscrite dans un réseau de clichés renvoyant à une situation conventionnelle :
d'abord parce qu'il s'agit de deux jeunes amants ; que ces derniers ne peuvent s'aimer au grand jour car tout les oppose (Jules est pauvre et Hélène est riche) ; ensuite parce que la scène se déroule la nuit « à 11h30 » (ligne 323), et à minuit (ligne 325) ; ce qui correspond à l'heure traditionnelle des rdv galants dans la littérature. elle se déroule principalement sur un balcon mentionné à plusieurs reprises « grand balcon » l.324, « balcon de fer » l.333, « balcon en pierre »l.339. On note par ailleurs une opposition des espaces entre la rue (où se trouve Jules) et la chambre d'Hélène, le balcon étant l'intermédiaire. Et comme souvent dans les comédies amoureuses, Hélène est en position dominante.
On relève enfin certains éléments caractéristiques de la littérature amoureuse.