Commémoration de la Shoah et le travail de historiens sur les mémoires de la 2nd Guerre Mondiale en France dans les année 1990
Pendant des décennies, Vichy, la collaboration, la déportation de juifs de France vers les camps d'extermination ont été passés sous silence ou ont eu peu d'échos dans I'opinion publique. Mais, à partir des années 1970,|e voile se lève enfin sur la période et 20 ans plus tard, le temps est venu de la commémoration voulue par la République des victimes juives
§éportées vers les camps de la mort. Les années 1990 sont aussi celles d'un travail historique plus distancié sur Ia période de l'occupation et ce dans un contexte où Vichy semble obséder la société qui demande des comptes. Comment la République commémore t- elle le souvenir des victimes de la Shoah ? Pourquoi le travail des historiens est-il alors essentiel pour comprendre la seconde guerre mondiale en France ?
Le20juillet 1997, Lionel Jospin 1'ministre sous la présidence de Jacques Chirac, dans
le
cadre de la 3" cohabitation est présent lors de la cérémonie qui tous les ans commémore le souvenir des victimes de la rafle du Vel d'Hiv. A cette occasion, il prononce un discours en tant que représentant de la République puisqu'il est le 2' personnage de l'Etat. Même s'il est d'un camp politique opposé au président de l'époque, ces paroles s'inscrivent dans la ligne de celles de Jacques Chirac qui 2 ans plutôt a reconnu la responsabilité de Vichy, de français dans la déportation de milliers de juifs et notamment des 13 000 personnes qui ont été raflées en juillet 1942 en région parisienne puis regroupées au vélodrome d'hiver avant de transiter par le camp de Drancy ultime étape avant Auschwitz. Ce discours montre bien que la période de Ia fin des années 1990 est maintenant celle d'une repentance mais aussi d'un devoir de mémoire. En 1995, J Chirac évoquait une dette imprescriptible vis-à-vis du peuple juif, L. Jospin utilise le terme « infamie » et