Comparaison des incipits du livre et du film tous les matins du monde
Le film d’Alain Corneau, Tous les matins du Monde, est l’adaptation cinématographique du livre de Pascal Quignard qui, contrairement à l’usage, a été écrit à la suite du film .Ils ont été tous deux réalisés en 1991 et il est intéressant de voir comment Corneau et Quignard, qui ont collaboré ensemble sur ce projet , ont choisi d’aborder leur œuvre et plus précisément en quoi le l’incipit du film d’Alain Corneau se distingue de l’incipit du roman de Pascal Quignard.
Il existe plusieurs différences entre l’incipit du livre et celui du film .Une première différence est le rapport au temps .Dans le roman, dès la première ligne, la date 1650 est annoncée situant d’entrée le récit. Le début du roman relate la mort de l’épouse de Mr de Ste Colombe . Une chronologie est respectée dans la narration, un narrateur, inconnu raconte cet évènement en respectant le temps qui passe.. Contrairement au film, Il n’ y a pas de retour en arrière .En effet, le film propose une analepse et sépare ainsi les deux scènes de plusieurs années. Le rapport au temps est inversé. En effet,dans le film,le générique est une scène ajoutée par rapport au livre. La toute première scène s’ouvre sur un écran noir, pendant que l’on entend des musiciens répéter. Quelques secondes plus tard, on voit apparaitre sur l’écran, en gros plan, le visage d’un homme âgé. Ce dernier porte une perruque, et son maquillage est grossier et abîmé. Il semble fatigué, voire malade, il est tourmenté et souffre d’un mal intérieur..On comprend alors que ce personnage n’est autre que Marin Marais lui-même quand il prend la parole en parlant de lui à la troisième personne : « Marin Marais fait sa leçon ». Ce générique, est construit à partir de Marin Marais qui est le narrateur, et permet de comprendre à priori le dénouement alors que dans le livre, l’histoire en commençant par la mort de Mme de Ste Colombe dévoile que cette mort est capitale dans l’histoire, faisant dans le livre un lien entre le