INTRODUCTION :
Bien avant sa métamorphose finale lors de la dernière scène du roman, Eugène de Rastignac est initié au succès par deux « mentors » : la vicomtesse de Beauséant et l’ancien forçat Vautrin ; avec chacune des deux leçons présentées jouant un rôle crucial dans la formation du jeune « loup ». Une question se pose : à la fin des deux extraits étudiés, lequel des deux discours Eugène choisira-t-il d’appliquer ? Par conséquent, nous comparerons ces deux discours en deux principaux axes ; dégageant à la fois les différences et les similitudes des deux textes.

Les deux leçons exhibent une multitude de différences portant sur les arguments présentés ou encore la façon de laquelle ceux-ci sont soulignés.

DISCOURS DE VAUTRIN : * --- Son discours est bien plus long que celui de Mme. de Beauséant : celui-ci dépasse les quinze pages (édition Livre de Poche) dans son intégralité. Vautrin a d’ailleurs besoin de parler à Rastignac vu qu’il attend deux cent mille francs de lui en échange de son aide : « me donnerez-vous deux cent mille francs ? ». * --- À la fin du discours, celui-ci devient discontinu, interrompu par les nombreuses questions du jeune disciple : « Que faut-il que je fasse ? » ; « Mais où trouver une fille ? » ; « Mademoiselle Victorine ? » ; « Eh ! comment ? ». 2 * Vautrin dispose de toutes les informations nécessaires pour s’adresser à Rastignac. En effet, il connaît sa situation familiale (« Nous avons, […] papa, maman, grand’tante, deux sœurs (dix-huit et dix-sept ans), deux petits frères (quinze et dix ans) ») et financière (« […] si l’on ne vous rapporte que douze cents francs par an et que votre terrine ne rapporte que trois mille francs ») à la perfection. Par ailleurs, Vautrin met Rastignac devant un choix : « choisissez » ; mais il anticipe ses réponses (« Vous avez déjà choisi ») lui imposant ainsi son idéologie et sa supériorité. 3 * Il rabaisse la race humaine en employant un vocabulaire péjoratif: « l’homme est