Concept/contre concept: avantages et limites
Le concept peut se définir comme une représentation générale et abstraite d’une réalité. Le terme concept vient du participe passé latin conceptus du verbe concipere, qui signifie « contenir entièrement », « former en soi »1. De ce fait, le mot est directement lié à l’idée, à la notion et à l’abstraction. Bien que l’origine de son usage et de sa décortication fut en philosophie, les différentes têtes pensantes n’ont pu être d’accord sur ce qu’est exactement un concept. Et c’est à cause de cette absence de définition universelle que chaque domaine et chaque spécialité se sont appropriés le terme le faisant chavirer dans un abus de langage. En philosophie, « on appelle le plus souvent un « concept » une idée ou représentation de l'esprit qui abrège et résume une multiplicité d'objets empiriques ou mentaux par abstraction et généralisation de traits communs identifiables »2. Comme un résumé ou un concentré d’idées ayant un lien réel et discernable. Selon Gilles Deleuze, la philosophie se définit comme la création de concepts, et non comme la contemplation passive des choses ou la simple réflexion 3. Le concept serait donc l’essence de la philosophie, la base de la bonne réflexion. Deleuze, encore lui, avait écrit dans un article intitulé « qu’est-ce que la philosophie ? »: « D’épreuve en épreuve, la philosophie affronterait des rivaux de plus en plus insolents, de plus en plus calamiteux, que Platon lui-même n’aurait pas imaginés dans ses moments les plus comiques. Enfin, le fond de la honte fut atteint quand l’informatique, la publicité, le marketing, le design s’emparèrent du mot concept lui-même, et dirent c’est notre affaire, c’est nous les créatifs, nous sommes les concepteurs C’est nous les amis du concept, nous le mettons dans nos ordinateurs »4 ces phrases prouve l’intime conviction des philosophes de leur possession du terme et la banalisation du mot une fois échappe du cercle de la philosophie.
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