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Concurence des victimes

2170 mots 9 pages
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LA CONCURRENCE DES VICTIMES, 1997
De Jean-Michel CHAUMONT aux éditions La découverte/Poche

L’AUTEUR :

Jean-Michel CHAUMONT est docteur en philosophie et en sociologie. Ancien collaborateur de la Fondation Auschwitz à Bruxelles, il est actuellement chercheur au Fonds national de la recherche scientifique belge et travaille au sein de l’unité de sociologie de l’université de Louvain.

SON ŒUVRE : LA CONCURRENCE DES VICTIMES

Cet ouvrage met en évidence le fait que l’enjeu véritable de la revendication de l’unicité de la Shoah était en réalité la satisfaction longtemps différée d’une attente de reconnaissance des victimes juives de la Shoah, attente frustrée dans les années d’après-guerre. L’auteur estime que le débat sur l’unicité de la Shoah est hautement polémique et d’un intérêt secondaire. Ce qui l’intéresse en fait, c’est l’un des effets pervers principaux de la polémique, à savoir la création de conflits artificiels entre les différents groupes de victimes. Et c’est l’objet de son ouvrage « la concurrence des victimes ».
Cependant, il faut quand même préciser que l’auteur est bien convaincu que la Shoah fut un événement majeur du millénaire précédent et que le « judéocide » présente des traits particuliers. Mais il ne s’agit pas pour autant selon lui d’un phénomène historique totalement incomparable à d’autres facettes de la criminalité nazie ou à d’autres génocides perpétrés en d’autres lieux et d’autres temps. Et on ne peut donc selon lui parler d’ « unicité de la Shoah ».

Le temps de la honte (1945-1967) : une attente de reconnaissance frustrée

Dans un premier temps, l’auteur résume l’histoire d’une attente de reconnaissance des survivants de la Shoah, reconnaissance frustrée dans l’immédiat après-guerre. Pour cela, il se base sur de nombreux témoignages et notamment celui de Simone Veil ou celui de Jean-Paul Sartre.
Les survivants juifs subirent ce que Mr CHAUMONT appelle une « victimisation secondaire ». En effet, non seulement leur

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