Condition de travail
Entre contrôle et autonomie : un paradoxe
Certains acteurs utilisent les TIC pour accroître leur autonomie, mais on constate aussi le poids de plus en plus important du contrôle
Ce qui frappe, c’est que les acteurs, quel que soit le niveau de contrôle auquel ils sont soumis, ont intégré le fait que les TIC laissent suffisamment de « traces » pour qu’un contrôle a posteriori soit toujours possible. Le ressenti au niveau des individus est d’autant plus négatif que l’on cherche à les inciter à plus d’autonomie sans pouvoir leur donner l’assurance qu’il n’y aura pas aussi plus de contrôle a posteriori : les acteurs pressentent que ce type de contrôle peut prêter à manipulation.
Quelle incidence de ces situations paradoxales sur le bien-être ou mal-être au travail ?
Ces situations paradoxales sont perceptibles dans des organisations où justement les TIC ne sont pas introduites pour renforcer de manière délibérée le contrôle. Ces situations ne sont pas nouvelles : il y a toujours eu une tension entre contrôle et autonomie. Mais ce qui est nouveau, c’est que, dans les représentations des acteurs, le contrôle par les TIC constitue une « menace » potentielle permanente et définitive, en dehors de leur propre zone d’influence. Du coup l’incitation à plus d’autonomie ou plus de communication, peut se rapprocher de l’injonction paradoxale dont on sait à quel point elle peut être
« déstructurante » pour l’individu2.
Les TIC bouleversent l’espace- temps du travail
Entraînées par le mouvement de la mondialisation et le développement des réseaux de communication (internet, téléphone mobile, …), les entreprises commerciales sont contraintes d’aller vers toujours plus de réactivité et de flexibilité.
Dans la plupart des entreprises, l’usage de la messagerie comme moyen courant de relation avec les clients, les donneurs d’ordre ou les fournisseurs, induit, de manière implicite, une exigence accrue de réduction des délais et de