Consequences scolaire de mai 68
Si l’on en croit les sondages, la seule question pour laquelle les Français sont partagés quant aux conséquences de Mai 68 est celle de l'École. Beaucoup pensent que mai 68 marque la fin de l’autorité et de la discipline, alors que Mai 68 n’est en rien fondateur, tout au plus un mouvement un peu précipité dans une longue évolution:
Ce mouvement est renforcé par le déphasage entre les disciplines majeures, français et mathématiques et l’évolution scientifique. Il justifie la création des deux commissions d'établir de nouveaux programmes.
Le ministère renforce le courant réformateur en entreprenant d’expérimenter ces réformes avant de les généraliser. Il nomme dans ce but en 1966 Louis Le grand à la tête de la recherche pédagogique à l’Institut pédagogique national, et il lui donne des moyens significatifs. Les décisions se rapprochent. On a jusqu’ici modifié le contenant et il faut maintenant réformer le contenu de l’enseignement. On installe une commission de la rénovation pédagogique avec pour principes l’emploi des méthodes audiovisuelles, la transformation du rapport maître-élèves, le mi-temps pédagogique, le travail en équipe des maîtres et l’allégement des programmes. On est résolu à ouvrir à la rentrée dans chaque département une école expérimentale sur la base du tiers-temps, et dans chaque académie, un collège appliquant les mêmes principes.
Mais on est dépassé par l’opinion. En mars 1968, le colloque d’Amiens réunit plus de 600 personnes de toutes origines. Il adopte dix recommandations ambitieuses, dont une réforme de la formation des maîtres pour transformer la relation pédagogique, avec des stages en responsabilité et des structures académiques de recherche en éducation. Dans son allocution de clôture, le ministre va très loin: «Les adultes ne peuvent offrir à la jeune génération que des modèles auxquels ils ne croient plus eux-mêmes. [...] La mission de nos maîtres s’exprime en un paradoxe: faire les