Contestations d'états
Les Etats, acteurs contestés des relations internationales
Introduction
Dans le cadre de la mondialisation, les Etats voient leurs prérogatives de plus en plus contestées en raison de leur intégration dans de grands ensembles continentaux (ex : Union européenne) et de l’octroi de pouvoirs plus larges aux régions (financier, politique, fiscal …). Le cas des Etats européens est particulièrement révélateur. Avec la construction européenne (1957, Traité de Rome), on observe une montée en puissance des prérogatives supranationales au dépens des fonctions régaliennes (sécurité extérieure : diplomatie, défense ; sécurité intérieure : assurer l’ordre public ; rendre la justice et battre monnaie). Depuis 1992 (Traité de Maastricht), le phénomène s’accélère. La régionalisation qui consiste à donner des prérogatives multiples aux régions vide les Etats de leur substance parce que ces régions traitent de plus en plus avec les autorités supranationales de Bruxelles sans passer par la voie nationale. Quatre facteurs de contestation de l’Etat peuvent être évoqués.
Un premier facteur anime la logique de contestation du rôle exclusif de l’Etat sur la scène internationale. L’affirmation des acteurs non étatiques privés, à but non lucratifs comme les organisations non gouvernementales (ONG), commerciaux comme les entreprises multinationales ou encore paramilitaires comme les groupes terroristes locaux (les groupes séparatistes comme l’IRA, les mouvements autonomistes corses), régionaux (les Frères Musulmans au Proche-Orient) ou globaux (Al Qaïda par exemple).
Un second facteur d’affaiblissement de l’Etat sur la scène internationale vient s’ajouter à la première dynamique. Un désengagement progressif et volontaire des Etats d’une partie grandissante de ses domaines de compétences traditionnels, met en danger certaines de ses fonctions régaliennes. Nous y reviendrons lorsque nous aborderons la question de l’émergence des acteurs privés dans les RI contemporaines