Contraintes dans l'élaboration d'un dictionnaire de langue africaine Selon les visées d’usage et les contraintes que justifie l’édition d’un dictionnaire, les équipes (pluriculturelles) et les chercheurs francophones travaillant sur des langues à tradition orale en l’occurrence africaine produisent concrètement le plus souvent un dictionnaire général de version (unidirectionnel : langue africaine-français) pourvu d’un lexique inverse destiné le plus souvent à des locuteurs francophones. Pourtant, parallèlement à cette contrainte éditoriale, nous ne pouvons occulter l’envie et le besoin d’un tel support linguistique et culturel pour les locuteurs de la langue source africaine et ceux-ci doivent être pris en considération dans le contenu de l’ouvrage. Ainsi, le dictionnaire bilingue réalisé devrait avoir une visée bivalente c’est-à-dire être utilisable par les locuteurs des deux communautés linguistiques. Contrairement au dictionnaire monolingue qui fait une analyse de contenu explicite avec des définitions, le dictionnaire bilingue fonctionne théoriquement sur le principe de recherche d’équivalences lexicales non analytiques (terme à terme, terme à groupe, groupe à terme et groupe à groupe). Il convient alors de regarder si le chercheur, descripteur d’une langue, accorde et maintient un rôle privilégié à l’analyse sémémique explicite (définition) pour rendre compte des nouveaux signifiés, voire dans quelle mesure il peut «remplacer» celle-ci par des occurrences du mot-entrée (présupposées dans les équivalents), et ainsi n’être constituée que d’illustrations et d’exemples, comme c’est, théoriquement, le cas dans un vrai dictionnaire bilingue. Une taxinomie sur la nature et le choix des illustrations, et donc des exemples à préconiser pour ce type de dictionnaire unidirectionnel et bivalent, n’est pas évident. Elle justifie de nombreux critères de sélection aussi bien dans la typologie des exemples construits/cités (étude de cas, sources, contextes, visées