Corpus : en quoi l'évocation de la nature permet-elle au poète de faire l'éloge de la femme aimée ?
"Era tranquillo il mare", Raineri (texte 1)
"Blason de l'oeil", Saint-Gelais (texte 2)
"Comme on voit sur la branche", Ronsard (texte 3)
Dans chacun des textes proposés à notre étude, à savoir "Era tranquillo il mare" de Raineri, "Blason de l'œil" de Saint-Gelais et "Comme on voit sur la branche" de Ronsard, l'évocation de la nature permet à ces auteurs de faire l'éloge de la femme aimée.
Nous pouvons tout d'abord rapprocher le sonnet de Raineri et le blason de Saint-Gelais car, dans chacun des deux, le poète utilise la métaphore du soleil pour évoquer le visage de la femme ou son oeil : "Quand voici que d'Occident un plus beau Soleil Se leva face à lui, éclaircissant le jour Et fit pâlir l'astre de l'Orient" vers 9-11 (texte 1)
ou encore : "(...) ce merveilleux visage que j'adore Parut encore plus que vous lumineux et charmant" vers 13-14 (texte 1) ;
"Oeil, le seul soleil de mon âme De qui la non-visible flamme En moi fait tous ces changements Qu'un soleil fait aux éléments" vers 5-8 (texte 2).
Dans ce deuxième poème, Saint-Gelais ne traduit pas seulement la beauté de celle qu'il aime mais aussi sa toute puissance car son état d'esprit dépend d'elle et sa tristesse disparait à sa vue comme "l'hiver" vers 20 s'enfuit à l'arrivée du "printemps" vers 25.
Quant à Ronsard, il utilise la métaphore filée de la rose pour mettre en valeur la jeunesse de Marie, décédée trop tôt. Dans les deux quatrains, il décrit la fleur : "Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose En sa belle jeunesse, en sa première fleur Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur" vers 1-3 (texte 3)
puis au début du premier tercet, il fait le rapprochement avec la jeune femme, ajoutant même au vers 14 : "Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses".
On peut donc dire que l'évocation de la Nature sert de support à l'expression des sentiments des poètes et que l'éloge