Correction Questions LA3
1. Sur quel effet de surprise le texte est-il bâti ?
Le texte est bâti sur un effet de surprise qui concerne l’identité des « sauvages » décrits par Voltaire.
La première phrase du texte présente en effet un sauvage conforme à l’image que les Européens se font alors des peuples qu’ils estiment non civilisés. Pour cela, elle mobilise le champ lexical associé à ces préjugés : « rustres »,
« cabanes », « femelles », « habillements grossiers », « homme de plume », « grange », « tambour ».
Or, la deuxième phrase vient brutalement (par sa concision) surprendre le lecteur en révélant l’identité de ces sauvages : les Européens eux-mêmes.
2. Montrez comment se profile, derrière le portrait du sauvage esquissé au début du passage, un tableau de la société européenne de l’Ancien Régime : vous identifierez notamment les périphrases contenues dans la question rhétorique qui ouvre le texte.
La relecture du portrait, à la lumière de la véritable identité des sauvages, amène à une nouvelle interprétation, en révélant la satire de la société européenne de l’époque. Cette satire repose en grande partie sur l’utilisation de périphrases. Ainsi, les Européens apparaissent ignorants (« ne connaissant que la terre qui les nourrit », «ayant peu d’idées ») et soumis, « sans qu’ils sachent pourquoi », aux institutions : « (l’)homme de plume » désigne ainsi le receveur des impôts ; la « grange » est l’église dans laquelle les fidèles écoutent les messes en Latin, « des cérémonies où ils ne comprennent rien » ; « (l’)homme vêtu autrement qu’eux » est le prêtre dont la légitimité est ainsi critiquée.
L’attitude des Européens à l’égard de la guerre est également dénoncée : la guerre ne consiste qu’ « à s'aller faire tuer dans une terre étrangère, et à tuer leurs semblables » (alors qu’elle est pour les peuples africains et américains un moyen de défendre leur patrie : voir la suite du texte) et cette barbarie n’est justifiée que par l’appât d’un gain dérisoire et par la paresse («