Corrigé cge 2012
BTS : Epreuve de culture générale et expression
Métropole SESSION 2012
PROPOSITION DE CORRECTION
Première partie : Synthèse (40 points)
Proposition de corrigé :
Pour Bergson qui aborde dans son essai la question des rapports sociaux, le rire répond à certaines exigences de la vie en commun. En tant que phénomène collectif, il a d’abord une fonction régulatrice. Le rire serait ainsi une sorte de geste social ayant le pouvoir "d’intimider en humiliant" (Bergson parle de "correction"). On pourrait évoquer ici La Bruyère, qui rappelle combien les rieurs ne pardonnent rien à la personne raillée, "ni son ton de voix, ni son silence, ni sa taille, ni son visage, ni son habillement, ni son entrée, ni la manière dont elle est sortie". Si la société peut ainsi se défendre par le rire, c’est au détriment et aux dépens d’autrui. Les étudiants les plus curieux auront peut-être en mémoire la théorie bergsonienne du "mécanique plaqué sur du vivant" : il y est fait d’ailleurs allusion à la fin du passage quand le philosophe dit que le rieur "tendrait à considérer la personne d’autrui comme une marionnette dont il tient les ficelles". De fait, le rire suscite auprès des rieurs moins de réflexion qu’il ne flatte leur instinct de supériorité. Ni bon ni mauvais ("le rire ne peut pas être absolument juste. Répétons qu’il ne doit pas non plus être bon. Il a pour fonction d’intimider en humiliant" rappelle Bergson), le rire se caractérise par l’indifférence et l’insensibilité du rieur qui n’a de cesse de créer grâce au rire une sorte de lien social entre les autres rieurs. On l’aura compris, pour Bergson, la fonction du rire est avant tout positive puisqu’elle remplit le rôle d’un langage de renforcement : en riant d’autrui, les rieurs affirment leur consensus en sanctionnant les attitudes ou les comportements déviants. L’approche de La Bruyère, si elle rejoint d’une certaine façon les remarques de Bergson quant à la fonction sociale du rire, en diffère