Corruption de la monarchie, extrait de l’esprit des lois, 1748, montesquieu
Le XVIIIe siècle dit des « Lumières », est le siècle de tous les extrêmes. La France de l’Ancien Régime va connaître le plus profond bouleversement de son histoire. Certains hommes, aux idéaux d’éducation et d’égalité, font entendre leurs voix contre le despotisme. Montesquieu, philosophe et moraliste de cette époque, est l’un d’eux ; il s’intéresse à la séparation des pouvoirs et cherche à diffuser ses idées par l’écriture. Dans ce texte tiré de « l’Esprit des Lois », Montesquieu s’intéresse à la monarchie et dénonce ses abus. A l’époque où le monarque est absolu et où la censure sévit, critiquer la corruption de la monarchie est exercice osé. Nous nous demanderons par quel objectif s’assigne Montesquieu en analysant les procédés rhétoriques avant de nous pencher sur les solutions qu’il propose.
I. Les techniques d’écritures pour dénoncer
L’anaphore : ex : « la monarchie se perd. » (l.1-6-9)
La comparaison : ex : « monarque » / « despote » (l.10-11)
Accumulation : « lorsque » (l.1-2)
Question rhétorique : « N’est-ce pas » (l. 30-31)
Oxymore : « infamie et dignité » (l.18)
Temps : présent de vérité général
Montesquieu dans cet essai évoque les corruptions de la monarchie qui peuvent la perdre. Il se place tout d’abord en observateur pour recenser les risques courus par un régime mal pensé, Il s’exprime au présent de vérité général : « La monarchie se perd ». Il a un discours d’homme de loi. Pour convaincre son lecteur, il s’aide notamment d’anaphores (« il se corrompt » l. 17-20) qui légitiment son propos. Il martèle ses idées à l’aide de répétitions, le mot « corrompt » apparait 5 fois.
L’auteur dénoncer les abus de pouvoirs qu’il nomme despotisme et il rapproche dans une comparaison le monarque au despote.
Il semble réduire les frontières entre ces deux notions pour éveiller l’intérêt du lecteur : « On peut être à la fois couvert d’infamie et de dignité ». Cet oxymore rapproche deux notions opposées comme pour nous mettre en