Courbe de phillips
Sous la direction de Philippe Deubel
ISBN : 978-2-7440-7274-1
Chapitre 6 : Le rôle de l’État dans la vie économique et sociale
Fiche VI.1 L’État moderne, un État modeste ?
À la suite de la révolution keynésienne et des Trente Glorieuses, les gouvernements étaient persuadés que l’on avait appris à « domestiquer » l’économie et ses soubresauts. C’était le bon temps des politiques de stop and go, visant à contrôler la conjoncture, entre stabilité des prix et croissance soutenue. Cependant, ce bel optimisme sera balayé à partir des années 1970, notamment suite à l’apparition de la stagflation. De façon relativement inédite, on voit coexister très faible croissance économique, et donc une quasi-stagnation, et inflation. La crise des années 1970 sera mutatis mutandis aux politiques keynésiennes ce qu’a été la crise de 1929 à la loi des débouchés : la mise en évidence apparente de l’échec d’un modèle. Parallèlement à ces évolutions, la théorie économique évolue et se transforme. Le paradigme keynésien perd de sa vigueur, les critiques et alternatives se multiplient. L’intervention de l’État ne semble plus être la solution, mais fait au contraire partie intégrante du problème. Les économistes seront de plus en plus nombreux à considérer que la solution passe par un retrait de l’État de la vie économique, tout du moins des politiques économiques conjoncturelles. Le concept-clé à connaître : la courbe de Phillips En 1958, Alban Phillips, un économiste néo-zélandais, fait part de ses observations liant le taux de chômage et le taux de variation des salaires nominaux au Royaume-Uni entre 1861 et 1957 (La Relation entre chômage et taux de variation des salaires nominaux au Royaume-Uni entre 1861 et 1957, Economica, 1958). Il montre que lorsque le taux de chômage est élevé, le taux de variation annuel des salaires nominaux est faible, voire négatif, et lorsque le taux de chômage est faible, les salaires ont