Cours de droits de l'homme
Les cadres
§1. La protection internationale des droits de l'Homme au niveau universel
La Charte des Nations Unies multiplie les références aux droits de l'Homme sans distinction de races, ou de langues. Mais dans un monde divisé en deux blocs, on n'entend pas les droits de l'Homme de la même manière à l'Est ou à l'Ouest. À l'Ouest, ce sont avant tout les droits de l'individu contre l'État. Pour l'Union Soviétique, il n'est pas question d'accepter cette version, ce sont là des conceptions bourgeoises qu'il faut répudier au profit d'une vraie vision qui passe par l'amélioration des conditions de vie de chacun. Il s'agit de permettre à l'État de réaliser le progrès économique et social dont tous bénéficieront. Les droits de l'Homme seront alors d'abord les droits économiques, sociaux et culturels, de façon à ce que le sort de tous s'améliorent.
La société internationale sera clivée entre ces deux conceptions jusqu'à 1990 et cela va déterminer les timidités des Nations Unies au niveau de la protection internationale des droits de l'Homme. Pour faire court: pas de paix sans que les droits de l'Homme soient assurés. Cette idée est donc inscrite dans la Charte des Nations Unies à plusieurs reprises.
A) La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
Il restait évidemment à indiquer ce que c'était que ces droits de l'Homme, auxquels se réfère ainsi la Charte. C'est ce que fera d'abord l'Assemblée Générale des nations Unies en élaborant la DUDH. Cette déclaration est rédigée par un comité qui comporte notamment la veuve du président Roosevelt, qui préside le comité, et également un français, René Cassin. Deux conceptions s'opposait: les droits de l'individu face à l'État ou les droits de niveau de vie économiques et sociaux, défendus par les États soviétiques.
En 1948, le texte de la DUDH est adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies, sans voix contre mais avec quelques abstentions. L'intérêt du texte est d'énoncer la liste des droits