Cours de philosophie
1. La Philosophie et les Enfants
Nous constatons que les questions posées par les enfants dès leur plus âge sont souvent des questions philosophiques. À ces questions, nous ne pouvons donner de réponse précise comme dans le cas de la vie quotidienne ou de la science. En effet, donner des réponses précises, scientifiques à ce type de questionnement est le malheur de la question. En effet, les questions philosophiques concernent un domaine de la réalité où les questions n’appellent pas de réponse précise. Si nous donnons une réponse précise, scientifique à ce genre de question, nous établissons cette réponse comme vérité dans ce qu’elle a d’immédiat, de rigide. La réponse que nous avons donnée a fait place au vide. Le vide créé par la réponse immédiate qui nous fait perdre l’ouverture, la richesse de l’interrogation, de pouvoir chercher, envisager une autre réponse. Cette réponse est donc bien le malheur de la question.
2. L’Invention de l’Enfance
Sous l’Ancien Régime, l’enfance était considérée comme un état de latence destinée à disparaître au cours d’un apprentissage qui établit que ce qui fut sera. L’enfant sera donc un copier/coller de ce qu’étaient ses parents. Son sort est fixé d’avance. Il est ″un adulte en réduction″.
À la Révolution Française, cette vision de l’enfance change radicalement. La société se met en mouvement et se fonde sur les libertés à prendre ensemble pour décider du visage que va prendre cette société. Les enfants doivent être préparés à se former, à devenir des citoyens. La société se doit de les accompagner en vue de leur autonomie, ceci étant valable pour les enfants mais aussi pour les personnes de tous âges et de toutes les conditions qui se trouvent manquer de ce qui nourrit la société toute entière, la liberté, l’autonomie subjective de chaque individu.
3. L’Intégration
La société Moderne invente, en même temps, l’enfance, la démocratie et l’école. Cette société s’occupe des enfants