Cours philo
Quel critère choisir pour définir l’humanité de l’homme ? Parce que l’on peut s’interroger sur le caractère humain du travail dans les conditions historiques concrètes de la société contemporaine, on doit chercher dans d’autres manifestations de l’existence humaine le critère indubitable de l’humanité. On peut reprendre alors ce que dit Levi-Strauss pour répondre à la question : « Quel est le signe le plus représentatif de la culture ? » :
« Pendant très longtemps […] on a pensé que c’est la présence d’objets manufacturés. On a défini l’homme comme Homo faber , fabricateur d’outils, en voyant dans ce caractère la marque même de la culture. J’avoue que je ne suis pas d’accord et que l’un de mes buts essentiels a toujours été de placer la ligne de démarcation entre culture et nature, non l’outillage, mais dans le langage articulé. »
Georges Charbonnier Entretiens avec Claude Levi-Strauss, 1969
Le langage serait le signe incontestable de la spiritualité de l’être qui n’est plus tout à fait un animal.
La difficulté est qu’il est impossible de trouver des traces de paroles des premiers hommes, Néandertal et Homo Sapiens enterrent leurs morts, certes ils devaient parler, puisqu’ils ont un larynx, un pharynx et un cerveau apte au langage articulé mais nous ne pouvons faire que des hypothèses à ce sujet.
Quelle autre trace de cette activité symbolique avons-nous ? Des traces laissées par des artistes, (Lascaux et autres grottes) l’art est donc en premier lieu une forme d’expression par laquelle les hommes donnent à la matière extérieure une forme qui exprime quelque chose de leurs émotions, de leur sentiments, de leurs interrogations, bref de leur « intériorité ».
D’autre part, les œuvres d’art peuvent aussi être analysées comme des systèmes de signes de nature différente des signes linguistiques. On peut donc faire de l’art une autre forme de langage.
L’art en tant que transformation matérielle et donation de forme a beaucoup à voir avec