Cours sur "la laideur"
La laideur
La laideur est d'abord conçue comme malformation ou déformation de la nature, comme si la nature ne respectait plus ses propres règles et produisait un être inachevé (« avorton »).
Comment articuler […] ce qui met nullement en péril la beauté du tout dans la mesure où elle est le socle de la philosophie […]
Aristote : discours un peu différent. En tant que scientifique, il a étudié la nature. D'après Aristote, la nature n'a jamais le projet de la laideur. Elle a toujours un projet positif. Elle a le projet de réaliser quelque chose jusqu'au bout. Elle a un projet cohérent. La laideur se serait donc introduite par hasard. La nature dans son projet a été confrontée à la contingence, au réel et donc son projet de beauté a dévié. La laideur va se situer dans la contingence et non dans la nécessité, dans le hasard de circonstance.
Dans la mythologie grecque, très souvent peut naitre de la copulation interdite de deux êtres différents de la laideur (ex.: Gorgone). Naissent alors des êtres hybrides.
=> Le laid est anti-naturel.
Pour le christianisme, le laid est anti-moral.
La laideur est très présente dans l'art classique, ce qui est assez surprenant, car l'art classique est un art de la raison, de la règle, de la perfection, idéaliste. D'autant que Kant reproche à ce XVIIe siècle de confondre beauté et parfait.
Pourquoi la laideur est cependant acceptée ? * le XVIIe est fan de tragédie et la tragédie reprend l'idée de catharsis : laideur pour en purger ; * l'argument du contraste : la laideur n'est qu'un moyen (et non une fin) de valoriser la beauté a côté de laquelle on la place (ex.: Velasquez a souvent eu à représenter la famille royale : ex.: Les Ménines représentant l'infante avec des naines très laides autour). « Il n'est point de serpent, ni de monstre odieux qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux » (Boileau) => l'art peut rendre toute réalité plaisante. La laideur a