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Après la guerre, les artistes ressentirent la nécessité d'instaurer un théâtre-citoyen, populaire et engagé, pleinement intégré dans la vie de la cité.
Entre 1947 et 1967, trois décennies qui furent peut-être les plus fécondes dans l'histoire du théâtre du XXème siècle, on vit la triple naissance du théâtre populaire, du théâtre engagé, et du théâtre de l'absurde.
En 1947, autour de Jean Vilar, naquit l'aventure du Festival d'Avignon, où se révélèrent bon nombre d'acteurs de grand talent, comme Alain Cuny, Gérard Philipe, Silvia Monfort, Maria Casarès, Philippe Noiret, Jeanne Moreau et bien d'autres, tous engagés dans un mouvement de réforme de l'art dramatique né de la première décentralisation théâtrale.
Pendant que Vilar s'installait au TNP et poursuivait son entreprise de popularisation du théâtre, des auteurs dramatiques défendaient un théâtre engagé, issu directement des épreuves de la guerre, à plus ou moins forte résonance politique ou humaniste, tels que Jean-Paul Sartre, Albert Camus ou Georges Bernanos. Jean Genet évoqua les déchirements de la guerre d'Algérie dans les Paravents (1961), et, Aimé Césaire, comme Genet, fonda une poétique de l'engagement en racontant l'histoire d'Haïti dans la Tragédie du roi Christophe (1963) et Une saison au Congo (1966).
En Grande-Bretagne, la Paix du dimanche (1956) de John Osborne fut prise comme emblème par les « jeunes gens en colère » des années 1950. Aux Etats-Unis, le Living Theatre fondé par Julian Beck et Judith Malina, tout en définissant de nouvelles règles dramatiques, voulut faire du théâtre un pôle de contestation, foyer de la non-culture.
En Allemagne, sous l'influence de Brecht, de nombreux auteurs écrivaient des pièces documentaires, se fondant sur des événements historiques et posant la question des devoirs moraux et