Critique de la photographie à ses débuts
La toute première photographie remonte à près de deux siècles, en 1827, mais c’est en 1839, lors de son brevetage, que tout a réellement commencé. Non pas son histoire, mais plutôt ses différentes vagues de contestations. La photographie s'impose, et les artistes de l'époque s’en révoltent. Charles Baudelaire, célèbre critique d’art, accuse dans le public moderne et la photographie , « la foule immonde » de croire que l’art ne peut être que la reproduction exacte du réel, et que pour cela, la photographie est un art. Selon lui, la photographie doit être prohibée, ou alors, « qu’elle orne la bibliothèque du naturaliste ou exagère les animaux microscopiques». Dans cette même critique, l’écrivain écrit : « je suis convaincu que les progrès mal appliqués de la photographie ont beaucoup contribué, comme d’ailleurs tous les progrès purement matériels, à l’appauvrissement du génie artistique français, déjà si rare. (…) Il faut donc qu’elle rentre dans son véritable devoir, qui est d’être la servante des sciences et des arts, mais la très humble servante, comme l’imprimerie et la sténographie, qui n’ont ni créé ni suppléé la littérature. (…) s’il lui est permis d’empiéter sur le domaine de l’impalpable et de l’imaginaire, sur tout ce qui ne vaut que parce que l’homme y ajoute de son âme, alors malheur à nous ! » Pour Baudelaire, la photographie n’est qu’une illusion, un superflue.
Ce qui révolta Baudelaire, c’est le fait que la photographie ne corresponde en rien à la définition que l’on donne à l’art. N’oublions pas que le XIXème siècle