Critique de
« Pas de printemps pour Marnie » d'Alfred Hitchcock

Souvent méconnu, « Pas de printemps pour Marnie » reste cependant un chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock contenant tous les éléments qui ont fait leurs preuves dans la majorité de ses films : une femme blonde en désarroi, une mère dévoratrice, de la sauvagerie animale, de la sexualité.
Mais cette fois, Hitchcock nous parle aussi de façon très directe de psychanalyse et nous suivons pas à pas le rétablissement de Marnie, menteuse et cleptomane, sous la tutelle protectrice et chaleureuse de Mark Rutland, tombé amoureux d'elle.

« Pourquoi ne m'aimes-tu pas, Maman ? »

Dès le début du film, on s'aperçoit du peu d'amour que Marnie a reçu de sa mère. Celle-ci parle d'un ton sec et profère des discours moralisateurs à propos des hommes, bridant ainsi la sexualité de Marnie. On retrouve cette image de la mère castratrice dans « Psychose » où la mère de Norman lui reproche de vouloir séduire sa cliente. Et encore une fois, Hitchcock sait jouer de cette angoisse qui remonte à l'enfance : la peur d'être rejeté par sa mère. Et d'un point de vue plus freudien : la peur de decevoir ses parents en ayant une sexualité. Tous nos instincts sensuels deviennent alors coupables et c'est dans ce climat dérangeant que Mark Rutland va sauver Marnie, entrée dans le cercle vicieux de la cleptomanie à cause de ce manque d'amour.

« Tu te prends pour Freud, dis Mark ? »

Marnie rencontre Mark, qui n'est autre que Sean Connery, qui à l'époque venait d'interpréter James Bond dans le premier épisode. C'est un détail qui n'a pas dû rester sans importance dans le casting car c'est en véritable James Bond de la psychanalyse que Mark prend Marnie sous son aile, lui arrache la vérité, la protège, l'épouse, la sauve de la noyade et l'amène enfin à un tête à tête final avec sa mère qui sera le dénouement du film.
Toutefois, ce personnage salvateur semble aussi avoir certains vices. Marnie lui fera d'ailleurs remarquer à